Petits voyages aux pays des silex - Comment questionner l’espace en préhistoire ?
Par Vincent DELVIGNE, chargé de recherche CNRS, UMR 8068 TEMPS, Université de Nanterre (France) et chercheur associé, Service de Préhistoire, Université de Liège (Belgique) Abordées par le biais de leur origine, les matières premières lithiques retrouvées dans les sites archéologiques fournissent des données à valeur spatiale et constituent des témoins privilégiés des déplacements des groupes humains des périodes préhistoriques. Ce type d’étude dite « pétroarchéologique » permet d’identifier des espaces, qui ont longtemps été assimilés à des territoires. Pourtant les territoires au sens géographique du terme ne sont pas façonnés par les seules contraintes économiques (où l’espace, quel qu’il soit, est le support de la société), mais ils expriment la manière dont les groupes se construisent en conférant à certains lieux des usages et des sens singuliers liés les uns aux autres par un réseau complexe de valeurs. Plutôt que de restreindre l’analyse du territoire aux matériaux issus d’un seul site, il semble donc beaucoup plus opérant d’analyser les flux entre lieux que sont les sites et les sources de matériaux. Ce pas de côté permet non seulement de questionner la signification territoriale des enregistrements archéologiques, mais également leur cohérence en tant que culture puisqu’en archéologie, interroger l’espace, c’est interroger le temps.
Quand : 9 décembre 2023 à 10h30 Où : Auditorium du Musée d’Archéologie nationale - Place Charles de Gaulle – Saint-Germain-en-Laye
Conférence gratuite pour les adhérents, sur présentation de la carte – 5 € pour les non-adhérents.
Réservation obligatoire : resa.saman@gmail.com